
Artiste polonaise formée à Paris, Melania Mutermilch, dite Mela Muter, découvre la région en 1918. Elle y suit son compagnon, l’écrivain et militant socialiste Raymond Lefèvre, venu soigner sa tuberculose. Malgré les séjours à Vernet les Bains et aux Escaldes, la maladie l’emporte prématurément.
La peine et la gêne financière de Mela Muter expliquent sans doute son long séjour à Collioure, de 1921 à 1928, où elle vient panser ses plaies.
De la peinture de Mela Muter émane une intensité dramatique rare. Son expressionnisme puissant transforme cette modeste scène domestique en une bouleversante vanité : sardines et coquillage convulsent sur un torchon aux plis cassants tandis que le citron, comme une note de lumière acide, renvoie à la nécessité de s’affranchir de son corps pour élever son esprit.