Amandine Artaud, Débord et ligne de flottaison, 2010

Amandine Artaud, Débord et ligne de flottaison 2010 coll musée d’Art moderne de Collioure, tous droits réservés
Amandine Artaud (née en 1984) joue à dévier des objets usuels de leur usage premier ou à faire se rencontrer des corps étrangers. De cette légère inflexion ou de cette friction naît une image poétique, subtile et décalée.
L’artiste questionne ici la gravité et nous emmène non loin du point de rupture. La bouée, d’habitude si légère, devient une masse inerte proche de la chute. Mais c’est son reflet, démultiplié et inversé, qui flotte dans le fond des verres remplis d’eau salée.
L’œuvre invite au mouvement : la bouée se balance, l’eau frissonne, prête à déborder, et notre œil vagabonde, saisi par l’illusion renouvelée. L’on se déplace autour de l’œuvre, subitement attentif à l’espace qui nous entoure. Architecture mouvante et sensible, l’installation d’Amandine Artaud nous fait glisser en douceur dans un monde à l’envers, entre illusion et apesanteur.